La guérison, un nouveau bouleversement de vie

Enfin, le bout du tunnel, après des mois, des années de maladie ! Vous avez tant espéré que ce moment arrive… et que cesse l’angoisse, que s’effacent les mauvais jours. Si le soulagement est intense, une longue maladie et des années d’aide ne s’évacuent pas d’un revers de main :

  • Accordez à votre enfant et à vous même un temps de récupération. La maladie a fatigué, physiquement et moralement tout le monde: on ne peut pas toujours immédiatement rebondir.
  • N’essayez pas de faire « marche arrière ». N’exigez pas que votre enfant « oublie tout», « n’en parle plus » : la maladie fait partie de son histoire. Ne lui demandez pas de redevenir « comme avant ». Il a grandi, muri, avec une contrainte qui n’est pas de son âge. Ses priorités ne seront pas (forcément) les mêmes que les vôtres. Il pourrait avoir envie de vivre l’enfance qu’il n’a pas vécue, régresser, ou au contraire prendre la vie à 200km/h…. comme pour rattraper les heures perdue…..
  • Ne restez pas « aidant ». D’infirmière pendant la maladie de votre enfant, vous repassez à la mère, ou au père. Abandonnez votre rôle d’aidant. Construisez avec votre enfant une nouvelle relation.
  • N’idéalisez pas le retour à la vie « normale » : La maladie a représenté une situation « extraordinaire » qui vous a fait approcher l’essentiel. Vous retrouvez maintenant le « banal », avec ses joies, ses obligations et ses petits ennuis. Les angoisses ne disparaîtront pas toutes : la vie est aussi incertaine que la maladie.
  • Envisagez une thérapie si vous avez du mal à communiquer. Cela vous aidera à évacuer les tensions que vous n’arrivez pas à exprimer et qui se sont accumulées lors de l’aide apportée, ainsi qu’à retrouver vos repères.
A savoir : différencier rémission et guérison

Votre enfant ayant souffert d’un cancer, vous pouvez craindre une rechute. Encouragez-le à se rendre à toutes les visites de contrôle et accompagnez-le pour le réconforter, pour vous réconforter. Ce n’est qu’au bout de quelques années que l’on peut parler de guérison définitive, c’est le médecin chargé du suivi de votre enfant qui vous l’annoncera .