Agressivité, opposition : comment gérer les conflits ?

Lorsque votre enfant devient malade ou redevient dépendant, il devient parfois irascible : votre enfant vous fait des reproches, il se met en colère ou refuse de coopérer… il semble abusif ou ingrat.

Angoisse ou lésions du cerveau, médicaments (comme les corticoïdes) ou « enfermement » peuvent causer cette agressivité. Il n’y a pas lieu de tout accepter, cette situation vous fait souffrir ou vous épuise : sachez vous protéger du stress.

La réaction agressive à la maladie

Votre enfant, votre ado, atteint d’une maladie grave, peut se comporter de manière agressive envers les proches ou les soignants. Cette attitude est souvent l’expression détournée d’un sentiment d’injustice face à la maladie, de la peur de la mort, de la dépendance ou de l’abandon… Il l’exprime alors de façon querelleuses pour se sentir puissant, il ne peut choisir d’être ou de ne pas être malade, alors il va essayer de manipuler son entourage pour agir, choisir, etc. Ces réactions « de défense », bien connues des psychologues, sont difficiles à vivre pour les proches.
De plus, les maladies chroniques entraînent généralement une fatigue physique qui abaisse le seuil de tolérance au stress et augmente l’irritabilité.

Un signal d’alarme

Douleur non détectée ? Effets secondaires de médicaments ? Si vous avez un doute sur l’origine de la colère ou du manque de coopération de votre enfant, sollicitez l’avis du médecin traitant ou des infirmiers qui le visitent.

Pour éviter que la situation n’empire et vous épuise…
  • Soyez indulgent en gardant à l’esprit la cause réelle de cette agressivité.
  • Adoptez une attitude calme et sereine.
  • Ne prenez pas ses agressions personnellement.
  • Cherchez à éviter tout différent et ne réagissez pas « au quart de tour » à ses attaques.
  • Acceptez de passer le relais, à l’autre parent (celui qui travaille par exemple), aux grands parents, au personnel médical, etc.

Lorsque votre enfant malade est calme et bien disposé, dites-lui gentiment mais fermement à quel point ses colères sont difficiles à supporter. En parlant avec lui, tentez de comprendre la peur ou la tristesse qui se cachent derrière cette agressivité.

Gérer les colères et le refus de coopération

Pour vous protéger du stress, tentez de garder votre sérénité. Evitez à votre enfant les sources inutiles d’énervement (bruit, agitation) et en cas d’accès de colère, expérimentez différentes méthodes pour les atténuer :

« Je me rends compte à quel point tu es énervé(e), et je te comprends ».

  • L’humour : Prenez les choses plus à la légère, mais surtout sans mépris.
  • La diversion : Changez de sujet rapidement.
  • La pause : Dites que vous avez quelque chose à faire dans une autre pièce, et que vous reparlerez de tout ça un plus tard. Cela lui donnera le temps de se calmer, et à vous, de souffler un peu.

Votre enfant refuse de collaborer aux soins :
La maladie peut l’empêcher de réagir aussi vite que vous le souhaitez. De plus, il a ses propres horaires et habitudes.

  • Soyez attentif : Il peut être désorienté, mal installé, souffrir physiquement… Prenez le temps de lui demander s’il se porte bien.
  • Décodez. Il peut refuser de prendre son bain par pudeur.
  • Lâchez prise. Remettez à plus tard les soins personnels ou la prise de médicament si il est contrarié.
  • Déléguez. Les soins prodigués par une aide-soignante sont parfois mieux acceptés chez les ados.
  • Jouez. Les jeux détournent l’attention sur le sujet de colère, ou d’angoisse ; ils permettent aussi la mise en place de rituel « rigolo » pour la prise de médicaments par exemple.
Quand la colère et le ressentiment vous envahissent

Vous pouvez être poussé à bout par les agressions continuelles de votre enfant. Votre rage contenue risque d’exploser en colère, dirigée cette fois contre lui. Pour « dégonfler » la situation, ne prenez pas les choses trop à cœur. Relativisez vos points de divergence anodins et n’accumulez pas les rancunes.

Faites-vous aider pour diminuer votre stress : sollicitez une auxiliaire de vie, une aide-ménagère, l’aide d’un autre membre de la famille de confiance…

Confiez-vous à un(e) ami(e) , à un parent passé par l’épreuve de la maladie ou consultez un psychologue spécialisé : votre médecin ou le personnel de l’hôpital pourra vous orienter.